Allons découvrir ce starbucks coffee [ft. Dorofeïa Mikaïlova ]

 Depuis ce coup de téléphone du médecin en fin d’après-midi, j’étais complètement désarçonnée. Je n’avais que quinze ans  et je me retrouvais enceinte, de l’un de mes clients à l’époque où l’on me forçait encore à me prostituer. Il fallait préciser que je n’en étais sortie que depuis  deux semaines, grâce à Ezra,  je n’avais pas eu la force de lui dire. Devant Olivia et Ezra je restais fort souriante, mais intérieurement je hurlais de désespoir. C’était difficile de rester stoïque, depuis ma sortie de l’enfer c’était la première fois que j’avais réellement envie de pleurer et de hurler à l’injustice. Je ne pouvais pas leur faire subir un craquage émotionnel il fallait que je sorte de cette maison avant de craquer.
Je demandais à Liv’ si je pouvais sortir, elle me dit que cela ne lui posait pas de problème mais qu’il faillait qu’Ezra donne également sa permission. Évidemment l’inspecteur n’était pas encore rentré du boulot. Il travaillait trop à mes yeux, mais bon après tout c’est grâce à son investissement au travail que j’étais passée de l’enfer à ce qu’il y a de plus proche du paradis à mes yeux.
Lorsqu’il rentra j’attendis un peu avant de lui demander si je pouvais sortir. Il dût comprendre que j’en avais vraiment besoin car il me laissa sortir sans poser de question.
Je sortis et marchais  un certain temps avant de tomber sur l’enseigne du starbuck coffee, Olivia m’avait parlé de ce café mais je n’y suis jamais entrée. Je poussais la porte avant de serrer mon pull contre moi, un frisson. Il faisait froid dehors et chaud dedans, un petit choc thermique rien de grave. Une fois celui-ci passé, je commandais un chocolat chaud.

 Mon chocolat chaud finit par arriver j’en bus une gorgée rapidement. Je sentis un regard se poser sur moi je levais alors les yeux. Une grande brune m’observe je lève un sourcil interrogateur, pourquoi ce regard ? Oh et puis après tout je m’en fiche on peut me regarder si l’on veut, j’ai d’autres préoccupations que de m’inquiéter pour des regards indiscrets, la serveuse s’inquiéta pour moi visiblement ma tête disait que je n’allais pas bien et ce n’était pas étonnant. Je lui souris gentiment en lui disant que tout allait bien que j’étais seulement perdues dans mes pensées et qu’il ne fallait donc pas s’inquiéter pour moi, elle parut convaincue et retourna au travail pour entre autre servir la femme qui m’avait observer. Tout en buvant mon chocolat chaud je posais ma main sur mon ventre, on y voyait rien encore mais si je n’avortais pas rapidement j’allais devoir aller jusqu’au bout, 4 semaines je n’avais qu’un mois pour me décider. J’étais en enfer ce n’était pas possible autrement. Soudainement je pensais à l’une des chansons que j’avais écrites en sortant de ce bordel dans lequel  j’ai vécu pendant deux ans, je m’adressais à mes démons intérieurs en leur disant que j’étais sans peur. Tu parles je suis morte de trouille.  Sans me rendre compte je m’étais mise à chanter :

« You used to make my heart pound
Just the thought of you
You used to be a cold wind
Always blowing through

But I won't take it anymore
That's not what I came here for

I'm stuck in your head
I'm back from the dead
Got you runnin' scared
I'm fearless

I'm callin' you out
I'm takin' you down
Don't you come around
I'm fearless I'm fearless”